Une nouvelle étude prouve l'efficacité du masque contre les aérosols
Une étude à paraître ce mardi 7 décembre dans la revue «PNAS» démontre qu’en termes de réduction du risque d’infection en intérieur, le port du masque, en particulier FFP2, est sans commune mesure avec la simple distanciation sociale
Risque moyen d’infection avec différentes combinaisons de masques durant un contact rapproché de 20 minutes. En rouge, les masques FFP2 non ajustés, en vert les masques FFP2 ajustés. "S" représentant les masques chirurgicaux ajustés. — © Gholamhossein Bagheri and al. in PNAS
Port du masque ou distanciation sociale? Alors que la pandémie est repartie de plus belle sur le continent européen, une étude conduite par des chercheurs de l’Université de Göttingen et de l’Université Cornell (dans l’Etat de New York), à paraître ce mardi 7 décembre dans la revue PNAS, démontre que les masques faciaux, même s’ils ne s’adaptent pas parfaitement au visage, réduisent de manière importante le risque d’infection par le SARS-CoV-2, comparé au simple fait de garder ses distances.
Pour parvenir à ces résultats, et compte tenu de la complexité de la transmission des maladies se propageant par aérosols (des gouttelettes respiratoires de petite taille), les scientifiques se sont appuyés sur des données relatives à la distribution de la taille des particules respiratoires, à la physique du flux respiratoire, sur les fuites possibles des différents types et tailles des masques faciaux, mais aussi sur le rétrécissement des particules respiratoires dû à l’évaporation, ou encore l’inhalabilité et le dépôt des particules virales dans les voies respiratoires.
Les données ont été recueillies auprès de 132 sujets âgés de 5 à 80 ans ayant respiré, parlé, chanté et crié, et trois scénarios ont été analysés: le premier se basant sur une situation où deux personnes, l’une infectée et l’autre non, se parlent à une distance de 1,5 mètre et portent un masque (chirurgical et/ou FFP2); le second étant celui où une distanciation est appliquée sans port de masque; et enfin le scénario mixte, dans lequel la personne non infectée uniquement porte un masque chirurgical ou FFP2 plus ou moins ajusté.
L'utilisation des FFP2 devrait être préférée
Constat: en prenant une charge virale et une dose infectieuse typique du SARS-CoV-2 – et en tenant compte du fait que la personne non infectée se tient à une distance fixe de l’individu infecté et se situe toujours dans le cône d’expiration de ce dernier –, le risque d’infection maximal s’élève à 90% après seulement quelques minutes, lorsque seule la distanciation sépare deux personnes qui parlent, même à trois mètres d’écart.
Si la personne non infectée porte un masque chirurgical et que la personne infectée parle sans masque, le risque maximal atteint, dans ce cas, 90% après 30 minutes. Si les deux personnes portent un masque chirurgical, le risque maximal est inférieur à 30%, même après une heure. Enfin, si les deux individus portent un masque FFP2 bien ajusté, ce risque tombe au maximum à 0,4%.
Correctement ajustés, les masques FFP2 peuvent réduire, selon les scientifiques, le risque d’infection d’un facteur 30 par rapport à ces mêmes masques portés de manière lâche (0,14% contre 4,2% au maximum) et d’un facteur 75 par rapport aux masques chirurgicaux ajustés (0,14% contre 10,4% au maximum), lorsque la durée d’exposition est de 20 minutes.
«Nos résultats suggèrent que l’utilisation de masques FFP2 devrait être préférée aux masques chirurgicaux, analysent les chercheurs, qui concluent de leurs résultats que «la distanciation seule sans port du masque est associée à un risque d'infection très élevé» tout en affirmant que «le masque universel est la méthode la plus efficace pour limiter la transmission aérienne du SARS-CoV-2».
Et qu'en est-il des personnes vaccinées? «Selon une étude parue dans The Lancet, et selon les données actuelles, la vaccination réduit le risque d'infection par le variant Delta et accélère ce que l'on appelle la clairance virale, explique au Temps Mohsen Bagheri, principal auteur de l'étude. Néanmoins leur charge virale semble similaire à celles des non-vaccinés et il peuvent également transmettre le Covid-19. Si cela se confirme, nos résultats seraient encore considérés comme un risque maximal probable. Nos mesures sont en effet très conservatrices, et nous nous attendons à ce que le risque réel d'infection soit beaucoup plus faible, en particulier si tout le monde porte un masque.»
Le Temps le 7,12,2021
https://www.letemps.ch/sciences/une-nouvelle-etude-prouve-lefficacite-masque-contre-aerosols
一项新研究证明了口罩对气溶胶的有效性
近期发布的哥廷根大学和康奈尔大学的研究成果表明,相对于保持距离,佩戴口罩在降低SARS-CoV-2感染风险方面有着显著优势。
该研究收集了132名5至80岁受测者呼吸、说话、唱歌和喊叫时的相关数据,分三种场景进行分析:场景一,基于两个受测者,一个被感染,另一个没有,彼此相距1.5米并戴口罩(外科口罩/FFP2口罩);场景二,不戴口罩保持距离;场景三,混合场景,其中未感染的人只佩戴经不同程度调整的外科口罩或FFP2口罩。
研究显示:
- 若不佩戴口罩,仅要求感染者与被感染者保持一定的社交距离,即便两人保持3米的交谈距离,仅仅几分钟感染风险最大值就会上升到90%;
- 若仅未感染者戴外科口罩,与不戴口罩的感染者交谈,30分钟后感染风险最大值为90%;
- 若两个人都佩戴外科口罩,即使在一个小时后,感染风险最大值也低于30%。如果两人都佩戴调试好的FFP2口罩,该风险会下降到最大0.4%;
- 在时长20分钟的密接测试中:佩戴正确调试后的FFP2口罩相比佩戴同款但未调整贴合的口罩可以将感染风险降低30倍(最大感染风险值为0.14%对4.2%);相比佩戴调整后的外科口罩,降低了75倍(最大感染风险值为0.14%对10.4%)。
备注:
- FFP2口罩:最低94%的气溶胶过滤和最高11%(平均8%)的泄漏;
- 图中“f”红色是未调整的FFP2口罩,“F”绿色是调整后的FFP2口罩,“S”是已调整的外科口罩。